Collection: Livia Marin
"En m'appropriant des objets de grande consommation, je propose une réflexion sur notre manière de personnaliser notre relation à ces objets. Je réfléchis sur la façon dont notre société matérialiste et laïque donne à chacun d'entre nous une identité à travers des emblèmes matériels issus de la consommation. Je cherche à redonner de la particularité et de l'étrangeté à des objets que la vie de tous les jours et les diktats du marché ont rendu trop familiers".
Livia Marin a joué un rôle central dans la transformation de la pratique sculpturale des années 90 à Santiago. Opérant dans un contexte dominé par la reconstruction de l'histoire chilienne post-dictatoriale, particulièrement à travers la gravure et la peinture, elle se distingue par sa transformation de la pratique sculpturale. Tournant le dos à la scène artistique influencée par l'arte povera, elle crée des installations à grande échelle proches de l'art minimaliste. Très concernée par ses origines sud américaines, elle explore la nature de l'image en utilisant des matériaux éphémères tirés du quotidien, tels que des bâtons de rouge à lèvres usagés ou des gobelets en plastique.
Broken Things et Nomad Patterns mettent en lumière le travail méticuleux de Livia Marin. Dans cette approche orientée vers le Process-Art, l'artiste s'approprie les objets de production et de consommation de masse pour les transformer en objets uniques et précieux faits à la main. Livia Marin sculpte avec finesse des objets de tous les jours - tasses, bols, pots et assiettes - en y modelant des crevasses, des fentes, des fissures. Les fractures symbolisent la fatalité et le manque, mais en les réparant et en les conservant est mise valeur la volonté de les préserver et d'en prendre soin.
La "surréalité" et la répétition sont des procédés importants dans l'œuvre de Livia Marin car ils créent une mécanisation de la relation intime que nous avons avec les objets de tous les jours.
La "surréalité" et la répétition sont des procédés importants dans l'œuvre de Livia Marin car ils créent une mécanisation de la relation intime que nous avons avec les objets de tous les jours.
Cecilia Brunson (commissaire indépendante basée entre Londres, New York, et Santiago).