J'ai vu des terres nées d'une plaine liquide 2020

Exposition de Gwenn Mérel
du 3 janvier au 5 avril 2020

Vernissage vendredi 3 janvier à partir de 18h

Paysage(s)
Capter les paysages et les environnements que Gwenn Mérel traverse est affaire de posture. Artiste topographique, qui pratique promenades et pérégrinations solitaires, elle déambule, s’arrête, se penche, recueille, scrute et cadre l’« étendue de pays que l’oeil peut embrasser dans son ensemble »1. C’est un univers imperceptible et infime qu’elle ramène au salon et à l’atelier, un glanage qui grandit sa collection, un cabinet de curiosités végétales et optiques. Qu’il soit métonymique ou panoramique, l’horizon qu’elle nous propose d’embrasser est sensible et fugace. Elle capte la lumière, donne à voir des paysages immenses ou un infiniment petit de nature piégée. Gwenn Mérel se joue des échelles pour en tirer la poésie interstitielle des « presque rien ». Un reflet, un angle de vue, une facette pour donner à voir un paysage fragmenté et soumis au cycle des jours, des saisons et des lunes. Des tableaux dont le thème principal est la représentation d’un site champêtre, dans lequel, nous, les personnages, ne sommes a priori qu’accessoires. Un rapport au monde collectif et intime2 par le regard attentif et penché qu’il impose.

1 GARNIER Robert, Hippolyte, Paris, 1573.

2 TIBERGHIEN Gilles A., « Il relève du monde de l’art mais également de la maîtrise du territoire, de l’économie, de la psychologie ou du politique. C’est le lieu de la rencontre avec l’autre à travers la pratique des hommes qui l’ont façonné… Le paysage, c’est notre mode d’accès à la nature le plus immédiat. C’est aussi une image de soi. », Le Monde, 25/12/2001.

Texte de Marie Cherfils