Apparus à Paris 2012
Exposition collective de jeunes artistes sortis de l'école des Beaux Arts de Quimper
Commissaire de l'exposition Yvan Le Bozec
La Galerie des petits carreaux La Galerie des petits carreaux ouvre son espace à des expositions « carte blanche ». Yvan Le Bozec, dont le travail sera montré à la galerie en novembre 2012, lance l’aventure en invitant trois jeunes artistes tout juste sortis de l’Ecole des Beaux Arts de Quimper où il enseigne. Les artistes Qu’ont donc en commun ces trois là et cette Maison& qui les accompagne ? Il y a ceci et qui est sans doute plus qu’une anecdote. Outre leur jeunesse, il y a le fait qu’ils soient passés au cours de leur formation artistique par l’Ecole Supérieure d’Arts de Quimper et qu’ils en soient sortis, ce qui est bien le principal, diplôme en poche en juin 2011. Une école qui fournit, remontons à 1978 et Yann Kersalé, bon an mal an, à un rythme régulier et sans forfanterie, quelques artistes aux parcours et œuvres remarqués. Citons encore : Rémi Blanchard, Bruno Carbonnet, Didier Mencoboni, Petra Mrzyk & Jean-François Moriceau. Et plus près de nous encore, Morgane Tschiember, Pierre Labat, Benoît-Marie Moriceau, Antoine Dorotte … Souhaiter aux acteurs de cette exposition un parcours qui puisse côtoyer celui de leurs valeureux aînés. C’est bien le moins que nous puissions faire. Mais allons-y voir d’un peu plus près. Pour chacun d’entre eux, quelque chose nous touche et retient notre attention et notre intérêt bien audelà de la première rencontre avec leurs œuvres. Chez Léa Bénétou c’est le plaisir et la qualité du trait. Gourmandise de poser celui-ci par les différents moyens qui s’offrent à elle, du pinceau/encre aux différents adhésifs colorés. Ceux-ci constituant, ces derniers temps, le médium privilégié. Légèreté et simplicité, directement inspirées de l’espace urbain, reconstruisent un environnement où la dimension ludique de l’enfance n’est jamais loin. Chez Pierre Budet, c’est un trait aiguisé qui nous guide et nous ravit parmi les noirs et blancs, où parfois, rarement, surgit quelque éclat de couleur. Des dessins offerts à notre regard dévoilent en même temps qu’ils dissimulent la position d’équilibriste qu’aime à prendre l’auteur. Traits d’humour et d’esprit, autant qu’ils le sont d’encre, construisent cette pratique élégamment distanciée.. Et chez Chang-Yu Hsu, flâneuse du Finistère, nous retrouvons cette même attention à la matière et aux moyens mis en œuvre. Ces moyens sont économes. Mais la richesse des matières qu’ils produisent est paradoxalement obtenue par cette économie première. Une dimension onirique est là qui se nourrit et se frotte à la matière picturale qui lui donne vie. Et c’est de cette rencontre que notre regard se délecte. N’oublions pas, la Maison&, maisonnée, maison d’édition créée, à l’initiative de Marion Bao Fournier et par un groupe d’étudiantes, issues de cette même promotion quimpéroise. Et nous retrouvons là des constantes de pratique, à savoir modestie des moyens, générosité des productions ainsi que du projet global. Les artistes invités le sont à investir une boîte en carton de 25x18x5 cm. Et déjà une collection circule et permet, sur un mode léger, de découvrir de nouveaux talents. En guise de parrainage pour ces jeunes artistes, nous nous permettons de citer Bernard Lamarche-Vadel, qui fut, un temps, professeur en cette même école du bout de la terre. … Il s’agit de concevoir un regard bienveillant […] pour que ceux qui seront les grands artistes de demain puissent être jugés avec une exigence proportionnelle à la bienveillance dont ils auront été l’objet. Tous nos vœux accompagnent cette exposition ainsi que ceux qui en sont les auteurs. Et nous vous invitons à venir découvrir leurs œuvres, riches de ce qu’elles sont déjà et de leurs développements à venir.
Abel Vyzenco
Toitures, Léa Bénétou